Lettre ouverte aux autorités politiques et administratives de Martinique

BTP : L'EFFONDREMENT
Lettre ouverte aux autorités politiques et administratives de Martinique

Nous avions, malheureusement, raison d’être inquiets à la veille de l’élection de la nouvelle assemblée.
La paralysie que nous redoutions est bien là. Elle ne frappe pas seulement la Collectivité Territoriale. Elle touche aussi les autres collectivités publiques dont les réalisations dépendent de ses concours. Et elle touche les investisseurs privés qui s’interrogent.

Un audit financier devrait, avons-nous entendu, permettre de mesurer les résultats de la gestion des anciens exécutifs et d'apprécier les marges de manœuvre de la nouvelle équipe. Mais l’appel d’offres relatif à cet audit vient à peine d’être publié et cela reporte le temps des décisions.

Les consultations lancées par les donneurs d’ouvrage publics pour de nouveaux travaux le sont au compte-gouttes. L’exécution de marchés passés en 2015 est ralentie et les délais de paiement, déjà insupportables, recommencent à s’allonger. De simples autorisations de voirie sont assorties de délais incompréhensibles.

La dégradation de la conjoncture qui s'est accélérée au dernier trimestre de l’année 2015, se poursuit. Les ventes de ciment qui sont un bon indicateur de l'activité de la profession ont continué de chuter au cours des premiers mois de l'année 2016. Les ventes en sac qui concernent, au premier chef, les artisans et leurs petits marchés privés ont diminué de 9% en 2015.

Les carnets de commande sont vides et les entreprises du secteur annoncent des plans de licenciement dont la première vague concernerait plusieurs centaines de salariés.
Presque tout semble suspendu, aujourd'hui, à l'action de la CTM et, tout autant, à sa parole. Ses dirigeants doivent se persuader que le pire est ce climat d’incertitude et d’attente dans lequel nous baignons.

Les chefs d'entreprise ne sont pas naïfs. Ils se doutent que la fusion administrative des deux assemblées n'est pas chose facile et que le diable est parfois dans le détail des comptes.

Ce qu'ils attendent, dans l'immédiat, ne risque pas d'obérer les finances de la collectivité.
 Ils attendent de connaître les priorités de la CTM en matière d'investissement ;
 Ils attendent de connaître l'état de préparation des projets, leur calendrier prévisionnel d'exécution, dans la meilleure comme dans la pire des hypothèses ;
 Ils attendent le respect des délais de paiement fixés par la réglementation ;
 Ils attendent une lutte efficace contre le travail illégal ;
 Ils attendent que le Président de la CTM prenne l'attache du Représentant de l'État pour une relance urgente du Haut Conseil de la Commande Publique, sur un ordre du jour convenu avec les professionnels.

Ils attendent, en somme, que la CTM assume le rôle d'animateur de la vie économique et ils espèrent recevoir une réponse conforme aux principes énoncés par le Président Marie-Jeanne dans son discours d'investiture.
Nos inquiétudes étaient fondées et nos mises en garde à l'occasion de nos rencontres avec les différents candidats aux élections de la collectivité territoriale n'ont pas eu les résultats escomptés.
La crise annoncée est bien présente, que faisons-nous pour en sortir ?
Le SEBTPAM