Propositions pour une refondation de l’Union européenne.

Dans l'enceinte du grand amphithéâtre de la Sorbonne, face à des étudiants français et étrangers, le président français a exposé son projet pour l'Europe, qu'il a jugé « trop faible, trop lente, trop inefficace », mais essentielle face aux « grands défis » du monde.
 
Le chef de l'Etat, très impliqué sur  la questions de l'Europe, a plaidé pour la création, d'ici à l'été 2018, d'une feuille de route pour mettre en oeuvre avec les pays volontaires, Allemagne en tête, ses propositions dans les années à venir.
 
> Un budget de la zone euro
le chef de l'Etat a réaffirmé sa volonté de doter à moyen terme la zone euro de moyens propres, pilotés par un ministre des Finances et contrôlés par un Parlement. 
 
> Un marché franco-allemand plus fort
Emmanuel Macron a proposé mardi une « impulsion franco-allemande », consistant à « intégrer totalement » les économies des deux côtés du Rhin d'ici 2024.  
Il a insisté sur l'importance d'appliquer les mêmes règles aux entreprises françaises et allemandes, ainsi que d'harmoniser les droits des affaires et des faillites. Dans cet esprit, Emmanuel Macron a annoncé vouloir « réviser le Traité de l'Elysée », conclu en 1963, pour renforcer le partenariat entre Paris et Berlin.
 
> Une taxe carbone aux frontières de l'Europe
« Il nous faut une taxe aux frontières de l'Europe sur le carbone, c'est indispensable », a déclaré le président français. Emmanuel Macron a également proposé de fixer au niveau européen un « juste prix » pour le carbone « suffisamment élevé » pour encourager la transition écologique, d'au moins 25 à 30 euros la tonne.
 
> Une taxe européenne sur les transactions financières
Le locataire de l'Elysée a proposé de créer au niveau européen « une taxe sur les transactions financières », qui serait « affectée intégralement à l'aide » au développement. « Il y a deux pays en Europe qui ont une taxe sur les transactions financières », la France et la Grande-Bretagne. « Prenons cette taxe, généralisons-la à l'ensemble de l'Europe », a-t-il proposé.
 
> Taxer les Gafa au niveau européen
Toujours sur les taxes, le président français s'est prononcé en faveur d'une taxation des géants du numérique sur la base du chiffre d'affaires réalisé dans chaque pays
La France défend depuis plusieurs semaines cette proposition,  afin de taxer plus efficacement les « Gafa » (Google, Apple, Facebook et Amazon).
 
> Une PAC plus flexible
Emmanuel Macron plaide pour une politique agricole commune plus souple et moins bureaucratique pour favoriser une « grande transition agricole », assurer la souveraineté alimentaire de l'Europe et mieux en protéger les agriculteurs.
Il s'agit de :
- « protéger » les Européens, en particulier « face à la volatilité des marchés mondiaux qui pourrait mettre en péril leur souveraineté alimentaire », a expliqué le dirigeant français. 
- « favoriser la grande transition agricole européenne et laisser plus de flexibilité au niveau des pays pour mettre moins de bureaucratie »
 
> Une force d'intervention européenne
Le chef de l'Etat a également plaidé pour la création d'une Académie européenne du renseignement, d'un parquet européen contre le terrorisme et d'une force commune de protection civile contre les catastrophes naturelles, ainsi que d'un Office européen de l'asile et d'une police européenne des frontières.
 
> Un Office européen de l'asile

Il s'agit d'améliorer la réponse de l'Union européenne à la crise migratoire en créant en 2018 un « espace commun des frontières, de l'asile et de l'immigration », empêchant aux migrants venant d'Italie de demander l'asile dans plusieurs pays s'ils ont déjà été déboutés à leur arrivée sur le continent européen.

> Une Agence européenne de l'innovation
objectif :financer en commun des champs de recherche nouveaux, comme l'intelligence artificielle.

Extraits de l'article de Raphael Bloch

Source : Les Echos