Situation difficile dans le BTP en Martinique

La situation ne s'améliore pas dans le BTP en Martinique...

"...on parle carrément de Crise... peu de commande publique, encore moins dans le privé. Certaines entreprises locales ont perdu jusqu'à 40% de leur chiffre d'affaires. Beaucoup de chefs d'entreprises se voient obligés de licencier..."

C'est le cas de l'entreprise BIOMETAL spécialisée dans l'acier béton, qui jusqu'à 2008, prospérait. Mais depuis, le BTP est en crise en Martinique avec une baisse progressive de 3 à 5 % de l'activité par an, non sans répercussion sur le fonctionnement de la structure.

Pierre QUARANTA, Directeur Général de Biométal :

"On est passé de 76 à 38 salariés c'est-à-dire - 50% de l'effectif. Notre activité, en l'espace de 10 ans, est passé de - 40 à - 50 % selon la famille de produits sur laquelle on raisonne. Cela paraît anodin, passer de 76 à 38 salariés, mais c'est 38 personnes de moins à l'échelle de la Martinique et c'est l'équivalent de - 6000 emplois supprimés à l'échelle nationale."

Il en est de même pour l'entreprise SOCOMI, spécialisée dans la Menuiserie PVC, dont l'activité a été réduite depuis le début de la crise du BTP, avec une perte de 42 % du chiffre d'affaires en 10 ans. Ce qui a conduit au licenciement de 30 % du personnel. Si elle maintient, malgré tout, son activité, c'est en partie grâce à la commande privée et à quelques gros travaux obtenus il y a quelques années. Mais ici encore, on déplore surtout la mise à l'écart des entreprises locales des chantiers financés par les entreprises publiques.

Monsieur Steeve PARFAIT, Directeur de SOCOMI,

".. Nous avons un problème de chantiers financés par la collectivité et attribués à des entreprises exterieures ; c'est l'exemple du laboratoire du Morne des Cadets, du Palais de Justice de Fort-de-France, qui ont fabriqué leur menuiserie en France. Donc tout cela représente à peu près 7 millions d'euros".

Avec l'importation de centrales à béton, comme pour le lycée Schoelcher qui grève la production locale, les retards de paiement, ou le report des grands travaux, les entreprises locales qui participent à la filière BTP deviennent frileuses quant à l'investissement et ont bien du mal à se projeter dans l'avenir. Pourtant les 600 salariés appartenant à ce secteur ont un ultime espoir : celui de la création annoncée d'une Commission BTP par la FEDOM, à la demande de l'AMPI. Les travaux de l'entité débutent en janvier et ont pour finalité de faire des propositions de nature législative aux parlementaires, un enjeu important pour ce secteur qui en 2015, générait un chiffre d'affaires de 800 millions d'euros.

Source : Extrait du JT d'ATV du 11 décembre 2017