La Suisse et l Afrique du Sud, 1945-1990: Marché de l or, finance et commerce durant l apartheid: Bott, Sandra - ISBN 9783034010917 17Entre 1960 et 1990, la catégorie des régimes pluralistes s’est réduite comme peau de chagrin. ), Military Marxist Regimes in Africa, Londres, Frank Cass, 1986, p. 101-121. Comme l’ont montré Chazan et ses collègues, les institutions formelles transférées aux Africains après les indépendances étaient de nature exogène et autoritaire, conçues pour assurer la domination et peu préoccupées par la légitimité6. Pour autant, il est difficile d’établir des césures périodiques claires. 43En ce qui concerne l’État et les régimes autoritaires, les populations africaines ont très rapidement développé des phénomènes d’« escapisme », c’est-à-dire des stratégies destinées à échapper à l’ambition totalisante des pouvoirs. Nous serons alors mieux en mesure de mesurer l’ampleur des transformations auxquelles ces tentatives ont mené. 21 Parti de la révolution populaire du Bénin, Statuts, Cotonou, 1975, article 8. Depuis 1960, la plupart des régions du monde ont vu leur taux de fécondité baisser à un niveau moyen oscillant entre 1,7 et 2,8 enfants par femme. 47La deuxième phase qui concerne les années 1960 et 1970 est celle de l’élaboration du pouvoir d’État. l'évolution de la position des gouvernements qui, notamment en Afrique francophone, se sont orientés vers des politiques de réduction de la natalité. -F. Médard, l’activation de cette ressource prend des intensités variables selon les trois types de régimes qu’il distingue : les autoritarismes durs, les autoritarismes modérés et les sultanismes. 50L’analyse la plus neutre est celle de Jean-François Bayart qui montre la pluralité de possibilités selon que ces modes d’action sont ou non politisés. Ils sont regroupés par nature, selon Lacam, en ressources coercitives fondées sur la force, rétributives fondées sur l’échange, et persuasives fondées sur le normatif ; cette dernière catégorie étant en principe la seule admise dans les démocraties48. En dehors de la catégorie des régimes pluralistes, les deux typologies mettent la plupart des autres États dans des types différents. Sauf l’Afrique subsaharienne, qui est actuellement à peine sous les 5 enfants par femme. Publié le : 26/09/2020 - 06:47Modifié le : 26/09/2020 - 19:03. Adresse : 3744 rue Jean-Brillant bureau 6310 QC, H3T 1P1 Montréal Canada. La culture du chef, qui caractérise les sociétés africaines traditionnelles, est alors pointée du doigt par les observateurs pour expliquer pourquoi la culture démocratique a tardé à prendre racine dans le continent. 3 Herbert Weiss, « Introduction », dans Catherine Coquery-Vidrovitch, Alain Forest et Herbert Weiss (dir. 76 Jean-François Bayart, « La revanche des sociétés africaines », Politique africaine, no 11, 1983, p. 95-127. L’exercice du pouvoir en Afrique postcoloniale. ), Traité de science politique, tome 1, Paris, PUF, 1985, p. 397. Comme la société politique, la société civile est alors mise au pas durant cette première phase. Croissance démographique rapide mais variée depuis 1960 Après 1950, l’Afrique au subsaharienne se peuple très rapidement, à des rythmes qui vont même croissant de 1950 à 1990 (2% à 2,8%), et se stabilise depuis à 2,7%. Selon Médard, « les autoritarismes durs connaissent un fort degré de violence et ils reposent sur une peur permanente et insidieuse plus que sur la terreur49 ». 10À partir de ce moment, sous une dominante autoritaire, les types de régimes se diversifient énormément. 38 Elisabeth Jean Wood, « Apartheid, Conservative Modernization and Mobilization », dans Elisabeth Jean Wood, Forging Democracy From Below: Insurgent Transitions in South Africa and El Salvador, Cambridge, Cambridge University Press, 2000, p. 111-142. 61 Naomi Chazan et Donald Rothchild (dir. RFI n'est pas responsable des contenus provenant de sites Internet externes. 27Chacun des régimes énumérés ci-dessus présente ses spécificités, mais trois grandes tendances de la politique africaine les traversent tous : un profond déficit de légitimité, une tendance à l’autoritarisme et la domination effective ou potentielle des militaires. Mais l’apartheid s’institutionnalise vraiment avec l’arrivée au pouvoir du parti national en 1948. Les possibilités d’expression politique, notamment les élections, sont réservées aux seuls Blancs, sachant que même ces derniers sont exclus, voire menacés dans leur vie s’ils contestent ou luttent pour l’égalité raciale. Toute résistance ou rébellion des populations y fut presque toujours punie de façon violente, et cela se traduisit parfois par un génocide. Son principal rival, Gabriel Lisette, fut contraint à l'exil. «  La démocratisation par l’élection », qui fut le principal acquis des mobilisations des forces pro-démocratiques au début des années 1990, montre ses limites, avec notamment l’instrumentalisation des scrutins par les gouvernements en place. Merci, nous transmettrons rapidement votre demande à votre bibliothèque. Dans ces conditions de recul général des libertés et de la démocratie, comment s’étonner que le désenchantement démocratique gagne les populations ? 36La capacité à distribuer des récompenses – usage des ressources rétributives – fait partie des ressources à la disposition du politicien investisseur qui peut d’autant l’activer qu’en tant que chef néopatrimonial, il gère l’État comme une propriété personnelle. France 2 France Télévisions. ), Rébellions-révolutions au Zaïre, 1963-1965, Paris, L’Harmattan, 1987, p. 14. La décolonisation s’est faite parfois par étapes comme dans les colonies françaises et anglaises où, dès l’après-guerre, l’idée d’une autonomie des territoires commence à être évoquée ; mais elle s’est faite aussi par rupture, comme dans les colonies portugaises et belges où l’idée d’accorder l’autonomie aux territoires africains n’était pas envisagée, ce qui eut pour conséquence le déclenchement de guerres de libération. Celle-ci est issue d’une colonisation de peuplement qui a commencé au XVe siècle avec l’arrivée de colons néerlandais et anglais dans la région du Cap. » Au contraire, dans les autoritarismes modérés – comme celui de la Côte d’Ivoire sous Houphouët-Boigny –, les « condamnations à mort ne sont pas toujours exécutées, car les chefs d’État aiment à user de la clémence après avoir effrayé les opposants et frappé l’opinion publique. Parmi la panoplie de ressources coercitives utilisées dans les régimes africains de l’époque, les plus courantes sont l’usage de la violence et l’instrumentalisation de la justice. This post is also available in: Anglais Allemand Italien Espagnol Néerlandais Portugais - du Portugal. L'Afrique du Sud a récemment été remplacée par le Nigéria en tant que plus grande économie de l'Afrique subsaharienne, mais le pays continue d'être un leader régional. L’ensemble de l’Afrique francophone sera, à terme, touchée par ces mobilisations populaires. Cependant, en dépit de leur grande variété, et à l’exception des régimes pluralistes et du cas particulier de l’apartheid, on peut dégager, d’une part, des structures communes aux régimes de cette époque et, d’autre part, des logiques fonctionnelles transversales. 39Quiconque connaît l’anonymat dans lequel les chefs d’État africains sont généralement reçus en Europe sait qu’il n’en est rien. Democracy in Africa : successes, failures and the struggle for political reform, par Nic Cheeseman. Thématique Architecture, urbanisme et aménagement, Thématique Gestion, marketing et communications, Thématique Santé, médecine, sciences infirmières et service social, Par auteurs, Par personnes citées, Par mots clés. Anniversaire des indépendances africaines. Ce fut notamment le cas des anciennes colonies françaises et britanniques. Or, si on en croit les chercheurs en histoire et en anthropologie, dans l’Afrique précoloniale, contrairement à l’idée reçue, les chefs n’étaient pas tous tout-puissants, car leur pouvoir découlait des populations qui étaient traditionnellement associées à la gestion politique de la cité sans nécessairement recourir à l’élection. Au moment des indépendances, la démocratie en Afrique était une idée neuve, même si le personnel politique alors aux manettes, en Afrique francophone comme en Afrique anglophone, était familier des pratiques occidentales de la démocratie élective multipartite. 4. 31De renversement en renversement, les militaires – troisième caractéristique répandue dans ces systèmes – sont devenus dominants dans la vie politique africaine entre 1960 et 1989. Ainsi que Samuel Decalo le relève, les coups d’État se sont multipliés en Afrique dès les années 1960, de sorte que, dans les années 1990, plus de la moitié des États et près de 60 % de la population africaine vivaient sous un gouvernement militaire46. Il est généralement utilisé pour caractériser les régimes d’Amérique latine29. Les ressources, ou les moyens à la disposition du politicien (considéré comme un entrepreneur politique), « comprennent donc l’argent, l’information, la distribution de nourriture, la menace de la force physique, les emplois, l’amitié, le rang social, le droit de légiférer, le vote et toute une variété d’autres phénomènes47 ». 16 Michael Bratton et Nicolas Van de Walle, Democratic Experiments in Africa, p. 78-81. À l’accession à l’indépendance, les colonies britanniques étaient dotées d’un régime parlementaire et gouvernées par des premiers ministres élus. Le rôle des militaires – et surtout du chef militaire au pouvoir – dans la vie politique africaine s’est accru au point qu’on ne peut pas vraiment ériger une catégorie « régime militaire » séparée. 72 Crawford Young, The African Colonial State in Comparative Perspective, New Haven/Londres, Yale University Press, 1994, p. 7. Cette première phase lance le processus autoritaire et rencontre des résistances politiques, armées et des contestations de la part de la société civile formellement pluraliste léguée par le colonisateur. Adebayo ADEDEJI * La situation économique de l'Afrique : vers une reprise ? Seule l’Érythrée ne vote pas » rappelle le diplomate. Deux sous-types de régimes peuvent être, dans leurs grandes lignes, dressés ici sur la base de ce critère. 66 Voir entre autres Claude Lefort, L’invention démocratique : les limites de la domination totalitaire, Paris, Fayard, 1994 ; Hannah Arendt, La nature du totalitarisme, Paris, Payot, 1990. En 2013, on compte 2 430 100 étudiants, 8 fois plus qu’en 1960. 48 Jean-Patrice Lacam, « Le politicien investisseur », p. 27. afrique du sud : quelques repères historiques du processus d’institutionnalisation et de démantèlement de l’apartheid, Portail de ressources électroniques en sciences humaines et sociales, 3. Ainsi, au Burkina Faso31, T. Sankara conduisait une Renault 5 et faisait de « l’avion-stop », profitant des aéronefs de ses pairs pour aller aux conférences internationales plutôt que d’avoir un avion présidentiel.