L’esprit de responsabilité…partagé ?

La députée réunionnaise Monique Orphé, qui a en charge l’adaptation de la loi El Khomri pour l’Outre-mer, dénonçait quelques jours avant le conflit du BTP à la Réunion, la culture de l’affrontement qui l’emporte sur celle du compromis dans nos territoires ultra-marins.
Elle ne croyait pas si bien dire, hélas ! Plusieurs jours de blocages de l’île pour des revendications salariales surréalistes dans un secteur d’activité qui a perdu prés de la moitié de ses emplois en dix ans. Le Medef Réunion a souligné que dans un territoire où « le nombre des entreprises en difficulté reste anormalement élevé… la paralysie de notre île apparaît plus inique que jamais et le préjudice causé à l’économie locale est réel et les conséquences seront dramatiques si les blocages actuels perdurent, alors même que nos entreprises maintiennent difficilement leurs activités et leurs emplois. »
Un accord a été trouvé vendredi soir, dans la douleur. Le Président de la FRBTP Bernard Siriex a déclaré à l’issue de la dernière séance de négociations : « Nous avons agi en chef d'entreprises responsables et nous avons fait ce qu’il faut pour arrêter le conflit et la paralysie de l’île. Tout le monde doit comprendre qu'il n'y a qu'une seule chose qui sortira le BTP Réunionnais de l'ornière : de l'activité dans des conditions loyales, saines et pérennes. Nous appelons donc l’Etat et les décideurs locaux et nationaux à prendre leurs responsabilités de toute urgence s'ils veulent préparer un avenir plus serein. »
A Mayotte, commentant l’accord Gouvernement/syndicats intervenu vendredi (voir ci-après), le Président du Medef Mayotte a déclaré : « Nous ne devons pas nous réjouir trop vite de ce qui pourrait être une victoire à la Pyrrhus, potentiellement lourde en conséquences pour nos entreprises d’autant que nous nous réveillons lundi avec la gueule de bois : des millions d’euros de chiffres d’affaires perdus, des reports/annulations de commandes, des salariés ayant pris un coup au moral. Nous, chefs d’entreprises, sommes optimistes, nous allons nous battre, redémarrer nos entreprises et motiver nos salariés pour les uns, nos clients pour les autres bref redémarrer mais nous n’allons pas accepter ce qui ruinerait nos efforts. »
Ces propos auraient pu être tenus par beaucoup de responsables d’organisations professionnelles dans tous nos territoires. La FEDOM les soutient et les félicite pour leur courage et leur esprit de responsabilité.

Source : La lettre d’information hebdomadaire N° 205 du lundi 18 avril 2016