Que nous définissions l’emploi des seniors :
par rapport à l’âge (? plus de 55 ans ? plus de 45 ans ?),
par rapport à l’expérience (variable selon les métiers),
ou par rapport aux deux (l’âge n’étant pas toujours révélateur de l’expérience acquise),
Ce qui est certain, c’est que notre société et le marché de l’emploi ont stigmatisé pour le meilleur et pour le pire cette catégorie de personnes, les seniors.
Fière dans les années 80 de pouvoir offrir aux plus âgés un départ pour une retraite dorée (suffisamment jeunes pour en profiter) dans un contexte de partage du travail peu explicité;
Soulagée dans les années 90 de disposer d’une variable d’ajustement face à la crise économique, tout en arguant de l’avancée sociale de la retraite à 60 ans des années 80.
Et ce jusqu’à ces dernières années, où :
les déséquilibres financiers accrus du système de protection sociale,
les difficultés structurelles du marché du travail en pleine mutation,
les différentiels de coût de main d’oeuvre dans une économie globalisée,
l’évolution démographique annonciatrice d’une pénurie de main-d’oeuvre,
les mutations organisationnelles et technologiques profondes et permanentes dans de nombreux secteurs
et enfin la crise financière et économique de 2008 …
ne viennent qualifier de cruciale la question de l’emploi des salariés les plus âgés : une question économique, sociale, culturelle, et donc politique.
Les entreprises ont suivi sur ce sujet l’évolution globale de la société en y ajoutant le pragmatisme qui leur est propre. Les salariés expérimentés coutent plus cher, ils sont vus comme moins productifs et moins adaptables que les plus jeunes dans un contexte d’évolutions rapides.
La représentation d’un partage du travail entre générations est révolue. Elle n’a pas répondu aux défis de la croissance ou de la crise des dernières décennies.
Cette représentation a contribué à créer une société « silotée » qui est en total décalage avec les évolutions transversales portées par les technologies et la mondialisation.
Source : Blog emploi RH